Registre des pratiques : secrets de la réussite

*Anesthésie -  Réanimation - Cœur - Thorax - Vaisseaux

 

 

Dr Sophie Provenchère-Fruthiot

Le réseau
ARCOTHOVA : un réseau d’experts impliqué dans la formation, l’information et le partage

Dr Philippe Mauriat

La méthode
Poser les bonnes bases

Dr Philippe Mauriat

La méthode
Pragmatisme et suivi sans faille à toutes les étapes : retours d’expériences

Interview du 31 mai 2021

Bonjour, je m’appelle Bernard Cholley, je suis professeur d’anesthésie-réanimation, chef de service à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou. Je travaille beaucoup avec la chirurgie cardiaque et j’appartiens à l’association ARCOTHOVA depuis plusieurs années, j’en suis le trésorier.

À ce titre on m’a demandé de m’occuper du registre France-LEVO, registre demandé par la Haute Autorité de Santé (HAS) de façon à faire le point sur l’utilisation du produit par les cliniciens, dans les suites des publications récentes concernant le médicament.

L’idée était de donner aux autorités de santé une idée la plus représentative possible de l’usage qui en était fait, et la question était de vérifier si ce médicament n’était pas galvaudé et s’il était utilisé à bon escient, selon les recommandations.

Quelles sont les principales données recueillies par le registre France-LEVO ?

Nous avons conçu ce registre de façon à obtenir la plus grande adhésion possible de tous les prescripteurs afin qu’ils nous mentionnent et renseignent toutes leurs prescriptions. Les questions qui nous intéressaient particulièrement étaient les indications du produit, à quels types de patients il était donné. Nous avons également cherché à recueillir des informations sur les événements indésirables éventuels, sur la tolérance du produit, sur les éventuelles ré-administrations, ainsi que sur les durées de séjour à l’hôpital et les éventuelles ré-hospitalisations dans les suites. Nous avons cherché à faire un CRF (case report form) le plus simple possible, de façon à obtenir l’adhésion des prescripteurs.

Quelles sont les exploitations possibles des données issues du registre France-LEVO ?

Nous attendons des résultats de ce registre qu’ils nous fournissent une description de vie réelle de l’utilisation du produit, et nous espérons bien sûr pouvoir publier ces résultats et les présenter dans nos congrès pour montrer à nos collègues l’usage qui est fait de ce produit aujourd’hui, et qui a probablement évolué au cours des dernières années.

Registres et essais cliniques : quelle complémentarité ?

Les registres sont souvent des sources d’informations et d’inspiration pour poser les questions qui seront ensuite résolues par des essais cliniques, avec une méthodologie permettant de déterminer des facteurs de causalité et de préciser l’intérêt d’un médicament.

Un registre fournit une image concernant l’utilisation, mais ne répond pas à une question. Cela permet de donner une description d’une situation, un état des lieux, ce qui est un point de départ extrêmement utile, et souvent un préalable à un essai clinique.

Quels messages retenir pour la pratique ?

Le fait de regrouper tous les anesthésistes qui travaillent en chirurgie cardiaque, thoracique et vasculaire au sein de l’association ARCOTHOVA nous a donné un levier très important pour inciter tous les prescripteurs du produit à participer au registre. Nous avons ainsi obtenu une excellente réponse avec un taux de participation très honorable et une bonne couverture nationale.  Grâce à l’ARCOTHOVA et au regroupement des spécialistes dans cette société savante, nous avons donc pu faire un registre très efficace.

Donc, mon conseil à tous ceux qui veulent mettre en place un registre c’est d’avoir un regroupement de collègues dans ce type d’association, qui est pertinente non seulement pour les registres mais aussi pour la mise en place d’essais authentiques, multicentriques, randomisés.

Le fait d’avoir ce pool de collègues travaillant dans la même spécialité, avec un intérêt commun, est extrêmement utile et efficace pour donner une force de frappe importante à ces groupes de recherche.

Déclaration d’intérêts :
BC a reçu des honoraires de conseil scientifique de la part d’Orion Pharma